LES AGRUMES

 

Profitons de l’Andalousie – Pays du Soleil – pour parler des
Agrumes
Que de beaux fruits !!
Mais que peuvent ils pour nous ?
Sont ils aussi acidifiants qu’on nous le dit ?
Faisons un point en passant par la médecine
traditionnelle chinoise (MTC)
Étudions les Agrumes que nous propose Audrey :
Fruit Propriétés selon la MTC
Le Citron
Origine : Birmanie
Propriétés désaltérantes et rafraîchissantes en cas
de chaleur caniculaire.
Conseillé en cas de menace de fausse couche,
Dissout le mucus en cas d’expectoration visqueuses.
Harmonise l’estomac en cas d’indigestion.
Hémostatique.
La Mandarine/Clémentine
Origine : Chine.
Désaltère et génère des liquides en cas de soif.
Peut être utilisée en cas de ballonnement.
Dissout les mucosités et est expectorante y compris
si expectorations visqueuses et colorées par glaires.
Si vous êtes frileux-se, la mandarine/clémentine, est
à déconseillée surtout si vous êtes sujet-te à de la
diarrhée chronique ou à une toux chronique avec des
expectorations fluides non colorées…
Orange
Origine : Sud-Est asiatique.
Saveur douce et acide, de nature fraîche.
Désaltère comme tous les agrumes.
Favorise l’élimination des soirées alcoolisées au niveau
de l’estomac !!!
Déconseillée en cas de selles molles et de toux
chronique avec glaires fluides incolores chez un sujet
frileux.
Elle est diurétique.
Quand on parle de
Pamplemousse en réalité, il
Saveur douce, acide, amère, rafraîchissant et
désaltérant en cas de gorge sèche avec soif surtout
s’agit du pomélo car le
véritable pamplemousse est le
Citrus paradisi d’Asie qui est
beaucoup plus gros.
après consommation de boissons alcoolisées. Dissout
le mucus en cas de toux avec glaires visqueuses.
Harmonise l’estomac en cas d’indigestion avec
distention de l’estomac.
A éviter si diarrhée chronique chez personne
fatiguée, pâle, sans dynamisme.
Quelle est donc la composition de ces Agrumes nutritionnellement
parlant ???
Les agrumes sont des Rutacées (pour les mots croisés, ça peut être utile!!!).
Composition : Lipides à l’état de trace et peu de protéines. Peuvent être utilisés dans
un régime pauvre en lipides.. Concernant les glucides, renferment : surtout du
saccharose (sucre de table), fructose et glucose.
Des fibres solubles : les pectines, des insolubles : la cellulose et l’hémicellulose. A
savoir que lors de la pression pour en récupérer le jus, ces fibres sont cassées et ne
passent pas dans le jus, le jus contient donc plus de sucres !!!
Côté minéraux, vitamines et oligo-éléments : score plutôt médiocre sauf pour la
vitamine C. Présence, dans leur pelure, de citroflavonoïdes à activité vitaminique P qui
permet de protéger et de renforcer vos vaisseaux capillaires, mais aussi d’apporter
une activité hémostatique et de fluidifier le sang. Attention toutefois aux gros
consommateurs d’agrumes si toutefois des traitements fluidifiants sont prescrits..
En règle générale, l’ensemble des agrumes contient une belle quantité d’acide citrique
d’où le goût acidulé.
Que peuvent ils pour nous et à cause de quoi ?
Une consommation élevée d’agrumes pourrait diminuer le risque de maladies
dégénératives telles que :
– cancers du nasopharynx, de la bouche, du pharynx, de l’œsophage et de l’estomac,
– diminuent le risque de cataracte, de maladies cardio-vasculaires (hypertension,
infarctus).
A savoir que malgré les acides faibles qu’ils contiennent, une fois dans l’organisme ce
sont des boissons alcalinisantes très efficaces pour prévenir les lithiases urinaires
d’oxalates (dans les épinards entre autre), d’urate…
La perte totale des dents est associée à une consommation assez faible d’agrumes et
un taux bas de vitamine C, une augmentation de la protéine C-réactive (CRP) chez
l’homme et une augmentation des taux plasmatiques de certaines substances
favorisant le contrôle des réactions anti-inflammatoires chez la femme.
La Vitamine C possède une action anti-oxydante donc, s’opposant aux fameux radicaux
libres, et ce à raison de 56 à 77 % pour le jus d’orange, 46 % pour la mandarine et 66
à 77 % pour le jus de pamplemousse.
Les agrumes possèdent de multiples substances bienfaisantes pour nous, telles que :
Les limonoïdes (dans les pépins, pelure et chair des agrumes) de saveur souvent amère
(plus accentué dans le pomelo) qui augmente avec la maturité de l’agrume.
Rôle de ces substances : détoxification au niveau du foie, activité anti-proliférative
des cellules cancéreuses, mais aussi diminution de la production du « mauvais
cholestérol : le LDL sanguin », et inhibition du développement des cellules
cancéreuses de la bouche, de l’estomac et du poumon chez l’animal avec également une
activité immunostimulante chez l’animal.
La pectine des agrumes : localisée dans la pelure et la partie blanche sous la pelure,
exerce une activité hypocholestérolémiante et laxative.
En résumé, voici les autres substances intéressantes des agrumes dont la majorité
est concentrée dans leur pelure :
– la naringine : jeunes feuilles et pulpe du fruit mature ainsi que dans les jus en grande
quantité. Activité antiradicalaire et radioprotectrice, utile lors des radiations.
– la naringénine : inhibition de la prolifération des cellules du cancer du côlon.
– la nobilétine : une activité immunomodulatrice et anti-inflammatoire in vitro.
Diminution du cholestérol sanguin, frein à la prolifération de certaines cellules
cancéreuses et autres propriétés limitant la migration des cellules cancéreuses.
– la quercétine puissante activité inhibitrice in vivo d’une enzyme hépatique (CYP3A4)
dont le rôle est de cataboliser les médicaments et certains stéroïdes, afin de mieux
les neutraliser par la suppression du côté « toxique » et d’en favoriser leur
élimination. Si l’action est inhibée, les toxines restent en circulation dans le sang et
leur toxicité en est augmentée. (surtout chez le pamplemousse).
– L’hespéridine (dans partie blanche de la pulpe et membranes des agrumes, un peu
moins les pépins, en grande quantité dans les jus). Très bonne biodisponibilité.
Augmente le « bon » cholestérol : HDL, diminue le « mauvais » : LDL. Activité antiinflammatoire et anti-cancéreuse, diminution de la perte osseuse trabéculaire (os
spongieux), également effet hypotenseur léger, diminution du risque d’AVC et de
maladies vasculaires.
– la tangéritine : action anti-cancéreuse, induit les enzymes hépatiques de
catabolisation et de synthèse de substances bienfaisantes. Traversant la barrière
hémato-encéphalique, exercerait une activité neuroprotectrice..
Vous l’aurez compris, en consommer ne peut que vous faire du bien… Voyons en
pratique.
Conseils pratiques et précautions d’emploi par agrume :
Précautions d’emploi communes à tous les agrumes :
– A éviter : la prise de citron ou de lime (citron vert) en même temps que la prise de
médications anti-acide contenant de l’aluminium dont ils favorisent l’absorption.
– Le citron vert ou lime (Citrus aurantifolia) peut inhiber le CYP3A4 – enzyme
hépatique de catabolisation (permettant d – tout comme le font le pamplemousse,
l’orange amère et le pomelo.
LE CITRON
Les plus juteux ont une pelure fine et brillante, jamais grumeleuse.
Ajouter un peu de citron sur d’autres aliments en ralentit l’oxydation (pomme et poire
par exemple) !!
L’ajout de citron (notamment dans une salade de fruits rouges), renforce la couleur
des anthocyanes et rend plus appétissants les fruits qui en contiennent.
Un citron se conserve pendant 1 semaine à l’abri de la lumière et à température
ambiante, et 4 semaines au réfrigérateur.
Une personne intolérante à la chaleur remplacera avantageusement le vinaigre par du
citron dans une vinaigrette.
Précaution :
La pelure et donc le zeste contiennent des oxalates.
LA MANDARINE OU CLEMENTINE
Le plus sucré de tous les agrumes.
Contient de la -cryptoxanthine diminuant le risque de polyarthrite inflammatoire et
du cancer du poumon.
La clémentine (proposée par Audrey) est une variété de mandarine sans pépin et
moins acide, issue du croisement entre le mandarinier et le bigaradier : la chair est
moins parfumée mais plus acidulée.
La mandarine est de saveur plus délicate, plus sucrée et moins acide que les autres
agrumes..
Précautions :
– voir ci-dessus pour les précautions communes.
Comme tous les agrumes, on peut trouver des pesticides, fongicides ou de la cire pour
les rendre brillants à l’achat.
L’ORANGE
A conserver plutôt en cave qu’au réfrigérateur afin d’éviter un développement de leur
amertume.
L’orange de type Valencia peut encore présenter une teinte verte par endroit et est
plus juteuse.
Eviter de conserver les oranges dans un sac plastique pour éviter les moisissures.
La teneur en vitamine C du jus d’orange industriel diminue de 2 % par jour après son
ouverture.
Précaution :
Cf précautions communes ci-dessus.
Le jus d’orange pressé à la main contient plus de flavanones (flavonoïdes intéressants
dans la protection vasculaire) et donc moins de transformation de ces flavanones en
chalcones que le jus industriel.
Diminution par la pasteurisation et la surgélation de 47 % de la capacité antiradicalaire de la pulpe mais pas celle du jus.
Prudence dans l’achat d’oranges non bio :
Ces dernières sont souvent traitées après leur récolte par du thiabendazole ou du
diphényle, puis enrobées d’une mince couche de paraffine pour les rendre brillantes.
Leur pelure peut aussi contenir du sulfite allergisant que l’on peut retrouver ensuite
dans les confitures.
L’orange contient 24 mg/100 g d’acide oxalique : attention pour les personnes ayant
tendance à faire des calculs rénaux (appelés aussi lithiases rénales ou pierres aux
reins), mais aussi à celles présentant une allergie à l’acide oxalique dont la quantité
est non négligeable.
Attention si brûlure à l’estomac : les symptômes peuvent parfois être aggravés par
la consommation d’oranges.
Tout comme le pamplemousse et le citron vert, l’organe bigarade amère de Séville
(Citrus aurantium) freine le catabolisme de divers médicaments par le cytochrome
P450 CYP3A4 et peut ainsi en augmenter la toxicité.
LE PAMPLEMOUSSE/POMELO
Composition : comme ses collègues pauvre en protéines, que des traces de lipides et
19 % de glucides formés de saccharose, fructose et glucose.
Excessivement riche en vitamine C qui interviendrait pour 70 % dans l’activité antiradicalaire du pamplemouse. Contient 23µg/100 g de zéaxanthine et lutéine et 39
mg/100g de phystérols.
Le pamplemousse rose est riche en provitamine A dont 3 264 µg/100 g de lycopène.
Le pamplemousse est apéritif, il favorise la digestion grâce à son amertume. Le goût
amer étant celui qui apaise le foie lorsque la colère gronde en vous !!!!!
Il est rafraîchissant.
Le pomelo quant à lui, diminue la fragilité des vaisseaux capillaires grâce à sa haute
teneur en vitamine C.
La consommation de jus de pamplemousse peut augmenter de 240 à 900 % les taux
plasmatiques de certains médicaments, c’est la raison pour laquelle certains
médecins vous disent de faire attention à ne pas en consommer durant certains
traitements détaillés ci-dessous et sachant que la liste ne sera pas exhaustive.
Je ne reviendrais pas sur le fameux CYP3A4 des cytochromes P450 que nous avons
déjà abordé ci-dessus, c’est le même principe, sauf que celui qui est concerné n’est
pas le CYP3A4 hépatique mais l’intestinal.
A savoir 200 mL de jus de pamplemousse absorbé augmente les taux plasmatiques
des traitements suivants ainsi que leur toxicité :
dihydropyridines, de la félodipine (Plendil), nifédipine (Adalat), midazolam, triazolam
(Halcion), cyclosporine, pravastatine (Provasine), saquinavir (Invirase), terfénadine,
vérapamil (Isoptine) et peut-être de la Iovastatine, du cisapride, de l’astemizole et
l’oestradiol ; il augmente de façon marqué la biodisponibilité du diazépam (Valium).
Le pamplemousse stimule également l’aromatase qui peut augmenter le taux
d’oestradiol, ce qui peut être nocif en cas de prise d’oestrogènes (contraceptifs).
Cette inhibition est diminué 4h après l’ingestion d’un verre de jus de pamplemousse.
Ainsi après la prise d’un verre de jus de pamplemousse par jour pendant 5 jours,
l’inhibition du CYP3A4 atteint 62 %. Activité inhibitrice qui peut même s’observer si le
médicament est pris 12h plus tard.
Ne pas prendre de jus de pamplemousse au moins 3 jours avant la prise de
médications métabolisées via le CYP3A4, voir avec votre médecin pour les
traitements au long court.
Quant aux autres substances bienfaitrices, nous les avons déjà vu précédemment en
concentration plus ou moins importante mais dont les effets resteront les mêmes.
Une nouvelle substance non existante chez ses confrères et consœurs, le resvératrol,
ce polyphénol très protecteur de notre vieillissement prématuré !! est présent dans le
pamplemousse.
La consommation quotidienne d’un demi-pamplemousse frais avant chaque repas peut
aider à l’amincissement. A savoir également qu’il diminue l’insulinémie (le taux d’insuline
dans le sang) 2 heures après l’administration de glucose et donc l’insulino-résistance.
Tout comme le jus d’orange et le jus de raisin, le jus de pamplemousse alcaliniste les
urines et diminue le seuil de cristallisation des oxalates (pierres aux reins) urinaires.
Ne pas oublié non plus que l’extrait de pépins de pamplemousse exerce une activité
antiseptique assez sélective sur les organismes pathogènes.
Conseils pratiques :
Les agrumes donnent plus de jus lorsqu’ils ne sont pas froids.
Il peut se conserver jusqu’à 6 semaines au réfrigérateur.
Précautions :
Demandez à votre médecin ou vérifiez sur la notice accompagnatrice si le
pamplemousse ne risque pas d’influencer les médicaments que vous prenez.
Il est prudent d’éviter d’en abuser en cas de cancer du sein oestrogéno-dépendant
chez la femme non ménopausée.
Christine Chapouly
Naturopathe
www.naturo63.fr
Sources : « Propriétés diététiques et médicinales de nos aliments et épices » du Dr. Daniel Wuytz
(éditions Satas